|
|
|
www.laquestionclimatique.org, énergie nucléaire
L’État du Climat en 2021
Par Ole Humlum, mai 2022
|
Ole Humlum est professeur danois émérite de
géographie physique à l'Université d'Oslo, Département de
géosciences et professeur de géographie physique au
Centre universitaire de Svalbard.
Son orientation académique comprend la géomorphologie
glaciaire et périglaciaire et la climatologie.
https://www.mn.uio.no/geo/english/people/emeriti/olehum/ |
Rapport complet PDF
En français, 54 pages |
|
|
|
GWPF / Association des
climato-réalistes
Aperçu général 2021
Ce rapport est principalement axé sur les observations et
non sur les résultats des modèles numériques, à l’exception
de la Figure 39. Les références et les sources de données
sont listées à la fin du rapport.
Températures de
l’air
Les températures de l’air mesurées près de la surface de la
planète (températures de l’air en surface) sont au centre de
nombreuses discussions, mais l’importance d’un réchauffement
ou d’un refroidissement observé sur une courte période de
temps ne doit pas être sur interprétée. Chaque fois que la
Terre connaît des épisodes chauds (El Niño) ou froids (La
Niña) d’importants échanges de chaleur ont lieu entre
l’océan Pacifique et l’atmosphère supérieure, qui se
traduisent par un signal dans la température de l’air à
l’échelle mondiale. Cependant, ces échanges de chaleur
reflètent principalement une redistribution de l’énergie
entre l’océan et l’atmosphère, et ne doivent pas être
interprétés comme un changement du contenu thermique du
système atmosphère-océan. L’évaluation de la dynamique des
températures océaniques est donc tout aussi importante que
celle des changements des températures de l’air en surface.
Si l’on considère les relevés de température de l’air en
surface depuis le XIXe siècle, 2021 a été une année chaude,
mais cependant plus froide que la plupart des années depuis
2016. Un épisode La Niña modéré a eu lieu en 2021,
soulignant l’importance des échanges océan-atmosphère. De
nombreuses régions arctiques ont connu des températures de
l’air record en 2016, mais depuis lors, y compris en 2021,
les conditions se sont généralement orientées vers des
conditions un peu plus fraîches. Le pic de température dans
les hautes latitudes nord en 2016 peut avoir été créé par la
chaleur océanique libérée par l’océan Pacifique pendant le
fort événement El Niño de 2015-16 et transportée ensuite
vers la région arctique. Cela souligne à quel point les
températures de l’air peuvent être affectées, non seulement
par des variations des conditions locales, mais aussi par
des variations intervenant dans des régions géographiquement
éloignées. De nombreuses figures de ce rapport se
concentrent sur la période commençant 1979, début de l’ère
satellitaire qui a rendu accessible des données
d’observation avec une couverture presque mondiale, y
compris des données de températures. Ces données fournissent
une vue détaillée des changements de température au fil du
temps à différentes altitudes dans l’atmosphère. Entre
autres phénomènes, ces observations révèlent qu’un plateau
de température stratosphérique prévaut depuis 1995. Depuis
1979, les températures de la basse troposphère ont augmenté
à la fois sur les terres et les océans, mais plus nettement
sur les terres. L’explication la plus plausible est qu’une
grande partie du réchauffement est causée par l’insolation
solaire, mais des causes secondaires ont pu aussi jouer un
rôle, comme des changements dans la couverture nuageuse et
l’utilisation des terres.
Océans
Le programme Argo, qui
utilise des flotteurs robotisés pour surveiller la
température des océans à différentes profondeurs, assure 18
ans de couverture mondiale, passant d’un réseau relativement
clairsemé de 1 000 flotteurs en 2004 à plus de 3 900 en
décembre 2021. Depuis 2004, ces flotteurs ont fourni un
ensemble unique de données sur la température de l’océan
pour des profondeurs allant jusqu’à 1 900 m. Les données
dont nous disposons actuellement ont été mises à jour en
août 2020. Bien que la profondeur des océans soit bien
supérieure à 1900 mètres et que les séries de données Argo
portent encore sur des périodes relativement courtes, il
émerge aujourd’hui de ces observations des caractéristiques
intéressantes. Par exemple, depuis 2004, la partie
supérieure des océans (1900 mètres) a connu un réchauffement
net d’environ 0,07 °C en moyenne mondiale. Le réchauffement
net maximal (environ 0,2 °C) concerne les 100 premiers
mètres, principalement près de l’équateur, qui reçoit la
plus grande quantité de rayonnement solaire. À des
profondeurs plus importantes, les flotteurs Argo ne montrent
qu’un faible réchauffement net (environ 0,025 °C) entre 2004
et 2020. Le réchauffement est observé dans les océans
équatoriaux qui, en raison de la forme sphérique de la
planète, représentent une énorme surface. Simultanément, les
océans du nord (55-65°N) ont connu un refroidissement marqué
jusqu’à 1400 m de profondeur, et un léger réchauffement
au-delà. Les océans du sud (55-65°S) se sont légèrement
réchauffés à la plupart des profondeurs depuis 2004, mais
principalement près de la surface. Toutefois, comme nous le
verrons plus loin dans ce rapport, les moyennes peuvent être
trompeuses, et l’examen des détails permet une meilleure
compréhension des phénomènes.
Le niveau de la
mer
Le niveau mondial de la mer est surveillé par altimétrie
satellitaire et par mesure directe à l’aide de marégraphes.
Alors que les données satellitaires indiquent une élévation
du niveau de la mer d’environ 3,3 mm par an ou plus, les
données des marégraphes du monde entier indiquent une
élévation stable de 1 à 2 mm par an. Les marégraphes
n’indiquent aucune accélération (ou décélération) récente de
l’élévation du niveau de la mer. La différence marquée (un
rapport d’environ 1:2) entre les deux ensembles de données
n’a pas d’explication universellement acceptée, mais on sait
que les observations par satellite sont incertaines dans les
zones proches des côtes (voir, par exemple, Vignudelli et
al. 2019). Quoi qu’il en soit, les données marégraphiques
sont plus utiles pour la planification côtière locale.
Banquise
En 2021, la couverture mondiale de la banquise est restée
bien en dessous de la moyenne de l’ère satellitaire, mais
elle augmente désormais. Fin 2016, elle avait atteint un
minimum marqué, causé (au moins en partie) par des schémas
de variation naturelle de la banquise différents aux deux
pôles. Ces variations ont connu des minima simultanés en
2016. La tendance à la stabilité ou à l’augmentation de
l’étendue de la banquise aux deux pôles a probablement
commencé en 2018, et s’est renforcée depuis. La réduction
marquée en 2016 de la banquise en Antarctique s’explique par
des conditions de vent inhabituelles cette année-là.
Couverture
neigeuse
Les variations de la couverture neigeuse mondiale sont
principalement dues à des changements dans l’hémisphère
nord, où se trouvent la plupart des zones terrestres. La
neige de l’hémisphère sud se situe principalement dans
l’Antarctique, et la couverture est donc relativement
stable. La couverture neigeuse moyenne de l’hémisphère nord
est stable depuis le début des observations par satellite,
bien que des variations interannuelles locales et régionales
puissent être importantes. Depuis 1979, la couverture
neigeuse de l’hémisphère Nord en automne est en légère
augmentation, celle du milieu de l’hiver est pratiquement
stable et celle du printemps est en légère diminution. En
2021, la couverture neigeuse saisonnière de l’hémisphère
Nord était proche de la moyenne 1972-2020.
Tempêtes et
ouragans
Les données les plus récentes sur l’énergie cyclonique
accumulée (ACE) au niveau mondial se situent dans la plage
des valeurs observées depuis 1970. En fait, les données ACE
sont très variables dans le temps, avec une périodicité
significative de 3,6 ans, mais sans tendance claire à la
hausse ou à la baisse. Une série plus longue disponible pour
le bassin de l’Atlantique indiquerait une oscillation d’une
périodicité d’environ 60 ans pour les tempêtes tropicales et
l’énergie accumulée par les cyclones. Le nombre de cyclones
atterrissant aux États-Unis reste dans la plage des valeurs
observées depuis 1851.
.
|
|
.
.
Rejoignez
nous
Via nos amis de Terre & Climat
.
.
.
|